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Les ancêtres Pierre et Jean Vallée
par
Maurice Vallée
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Le pays du Talou, lieu d'origine des frères Vallée
L'histoire de cette
branche de la grande famille Vallée se perd dans la nuit des temps
au pays du Talou, région située entre les plateaux cauchois
et picard, en Haute-Normandie. Cette contrée de la France fut habitée
dans les premiers temps par les Véliocasses, une tribu gauloise, laquelle
fut conquise par les Francs puis par Rollon le Viking avec ses troupes de
guerriers danois. C'est de ce mélange de races qu'est probablement
né au tout début du XVIIe siècle, l'ancêtre normand Pierre Vallée et son épouse
Madeleine DuMesnil.
Monument Rollon le Viking, Rouen, Normandie
Les généalogistes
et historiens Cambray, Tanguay, Drouin, Jetté, Langlois et Lebel ont
localisé le lieu d'origine de l'ancêtre normand dans la paroisse
de Saint-Jean de la ville de Rouen en Normandie. Un seul document soutient
cette thèse. Il s'agit de l'acte de mariage de son fils Pierre Vallée
avec Thérèse Leblanc, le 12 janvier 1665, à Beauport
en Nouvelle-France. Toutefois les registres de la paroisse de Saint-Jean,
disponibles pour consultation à la Bibliothèque municipale
de Rouen et encore en très bon état, nous apprennent que les
ancêtres normands Pierre Vallée et Magdeleine DuMesnil, ne s'y
sont pas mariés et que leurs fils Pierre et Jean n'y ont pas été
baptisés. La lecture rapide des registres de quelques-unes des 30
autres paroisses de la ville de Rouen nous indique qu'il y a quelques familles
Vallée à Rouen dans la première moitié du XVIIe siècle tout au plus.
Deux autres documents
d'importance pointent toutefois dans une autre direction : les contrats
de mariage de Pierre et de Jean Vallée en Nouvelle-France. Dans le
premier cas, le 16 novembre 1664, le notaire Vachon indique la paroisse de
« St Sent » évêché de Rouen comme lieu d'origine
de Pierre. Le 7 janvier 1666, dans le contrat de mariage de Jean Vallée,
le même notaire dit l'intéressé originaire de la paroisse
de « Scainct Sang » archevêché de Rouen. De plus,
Mary Louise Dalton dans son article publié en 1906, intitulé
Notes on the Genealogy of the Vallé Family mentionne le village
de Saint-Saëns comme lieu d'origine des frères Vallée.
L'auteur avait consulté sir Arthur George Doughty, le célèbre
archiviste du Canada, et un monsieur Gaudet, généalogiste,
à l'époque, lesquels avaient dû consulter les contrats
de mariage.
Saint-Saëns et les familles Vallée
Saint-Saëns est
une petite ville normande située à près de 30 kilomètres
au nord de la ville de Rouen et à égale distance, au sud, de
la ville de Dieppe, sur les bords de la rivière Varenne, en bordure
de la forêt d'Eawy. Notons par ailleurs la proximité des villages
de Louvetot et de Muchedent d'où ont émigré les pionniers
des familles Leduc, Lefrançois et Trépanier.
Au XVIIe siècle, dans les registres, Saëns s'écrivait
sans le « s » final et se prononçait « san »,
tout comme encore aujourd'hui, d'où les difficultés d'orthographe
du notaire Paul Vachon en Nouvelle-France. La ville doit d'ailleurs son nom
à un moine irlandais du nom de Saen (nom en gaélique ancien
qui correspond à « Jean » en français) qui y fonda
un monastère vers l'an 675.
Selon les registres
de la paroisse de Saint-Saëns, de son mariage avec Madeleine DuMesnil,
l'ancêtre normand Pierre Vallée a fait baptiser une dizaine d'enfants
dans cette paroisse :
- Marie, baptisée
dans l'église du village le 26 février 1630 et ayant eu Nicolas
Vallée et Louise Mesnil comme parrain et marraine;
- Jean, baptisé
le 16 mars 1631 et ayant eu Jean Carrol et Magdelaine Archet comme parrain
et marraine;
- Jacques, baptisée
le 30 juillet 1633 et ayant eu Jacques Lion et Catherine Mesnil comme parrain
et marraine;
- Louise, baptisée
le 31 décembre 1634 et ayant eu Nicolas Dumesnil et Louise Guillebert
comme parrain et marraine;
- Pierre, baptisé le 6 juin 1636 et ayant eu Guillaume Le Grand et Catherine Carrol comme parrain
et marraine;
- Marguerite, baptisée
le 19 février 1638 et ayant eu Éloy Auger et Marguerite Saint-Ours
(épouse probable de Jacques Dumesnil) comme parrain et marraine;
- Jean, baptisé
le 29 août 1640 et ayant eu Louis Tassin Flanchet et Jacqueline Moulin
comme parrain et marraine;
- Robert, baptisé le 24 mars 1642 et ayant eu Robert DeLamare et Pierrette Baulon (épouse
probable de Nicolas Mesnil) comme parrain et marraine;
- Adrianne,
baptisée le 23 octobre 1643 et ayant eu André Aloyaudes comme parrain
et Louise
Flams comme marraine. Adrianne est probablement décédée le 20
octobre 1669. L'identification des parents n'ayant pas été faite
par le curé lors de l'inhumation, la filiation est incertaine.
- Louis, baptisé le 16 juillet 1645, filleul de Louis Carrol et Anne Simon.
Ancienne église de Saint-Saëns
démolie en 1896
Courtoisie de M. Claude Fournier, historien
Il n'y a pas d'autre
baptême célébré par notre couple, ni avant, ni
après ces dates. Il semble donc que Marie ait été l'aînée
et Louis, le benjamin. Dans le registre toutefois, une Magdelaine Mesnil
a été inhumée au cimetière de la paroisse de
Saint-Saëns le 20 mars 1646. Est-ce la femme de Pierre, notre ancêtre
normand ? L'incertitude demeurera sur ce fait car le prêtre n'a pas
noté les références habituelles lors de l'inhumation.
Chronologiquement, cette date correspond à la disparition aux registres
du couple Pierre Vallée et Magdelaine Dumesnil et au mariage d'un
Pierre Vallée avec Suzanne Savary le 31 juillet 1646. Est-ce
notre ancêtre qui se remarie ? Si c'est le cas, il a au moins trois
autres enfants : Laurens, baptisé le 24 juillet 1647, Catherine,
le 23 avril 1649, et Louyse, le 8 février 1652. Est-ce également
notre ancêtre Pierre Vallée qu'on inhume au cimetière
du village le 28 mars 1657 ? Coïncidence qu'en cette même année
1657 il soit fait mention pour la première fois de son fils, Pierre,
en Nouvelle-France, dans un acte de baptême du 28 décembre 1657
aux Trois-Rivières ?
D'autres preuves et
recherches dans les actes notariés de Saint-Saëns sont toutefois
nécessaires pour confirmer les liens entre ces mariages et décès.
Des recherches effectuées aux Archives départementales de Rouen
en juin 1994 dans les minutiers des tabellions Dumesnil, Jacques Leblanc
et Louis Varengues ne nous ont apporté aucune information supplémentaire
sur la vie et la famille de notre ancêtre normand. Celui-ci était-il
trop pauvre pour requérir les services d'un tabellion ? Passait-il
ses contrats notariés chez un tabellion dans une autre village ? Y-avait-il
d'autres tabellions à Saint-Saëns dont on n'aurait pas conservé
les minutiers ? Toutes ces questions demeurent sans réponse.
Sous l'ancien régime,
Saint-Saëns était une châtellenie « dans le ressort
de laquelle se trouvaient plusieurs paroisses circonvoisines », selon
André Lejeune dans ses Notes sur Saint-Saëns rédigées
en 1930 et publiées en 1999 par l'Association pour le XIIIe Centenaire de Saint-Saëns. La lecture des actes notariés
du tabellionage royal de la première moitié du XVIIe siècle, nous a révélé l'existence
à Saint-Saëns de plusieurs Vallée dont certains sont déclarés
chirurgiens.
Les registres paroissiaux
de la première moitié du XVIIe siècle de Saint-Saëns, pour leur part, viennent compléter
le portrait d'ensemble. Un douzaine de baptêmes et une quinzaine de
sépultures consolident notre impression que plusieurs familles Vallée
vivent au village de Saint-Saëns et y sont installées depuis
plus d'une génération. Pour se situer encore mieux
dans le contexte historique, mentionnons que, selon l'historien Lejeune, la peste a fait son apparition à Saint-Saëns
en l'an 1628, tout juste deux ans avant la naissance de la première
fille de Pierre Vallée et Marguerite Dumesnil. Le fléau a ensuite
été répandu dans toute la région
par un pauvre
homme, chiffonnier de
son état, du
nom de Bault qui avait acquis de vieux
drapeaux à Saint-Saëns où « la peste était fort
véhémente
».
Puis l'année 1639
a été marquée par la peste encore une fois et par la
révolte des Nu-Pieds, laquelle est attribuée aux nombreuses
taxes extraordinaires imposées au peuple français depuis trois
ans pour le financement de la guerre au roi d'Espagne. Enfin, le 16 mai 1648,
le feu allait détruire presque tout le village de Saint-Saëns.
Selon Lejeune, l'élément destructeur
... consuma
cent cinquante maisons
du bourg sans compter un
grand nombre de bâtiments
qui furent aussi la proie
des flammes. La plupart des habitants qui furent
victimes du désastre,
furent réduits à la mendicité;
la perte matérielle
fut évaluée à plus de deux
cent mille livres. La construction de toutes ces mai-
sons qui était
de bois et torchis et couverts de chaume
fournissait un aliment
facile aux flammes.
Est-ce à cause
de ces fréquentes calamités que Pierre et Jean Vallée
ont quitté leur village ? Celles-ci, additionnées aux nombreuses
taxes, devaient sûrement décourager beaucoup de jeunes gens.
Père et mère très probablement décédés,
la cohésion familiale ne les retient plus. Ajoutons à cela
le goût de l'aventure et les promesses des marchands de Rouen chargés
d'amener des immigrants en Nouvelle-France en échange de droits exclusifs
sur l'exportation des peaux de castor, il n'en faudra pas plus pour décider
les deux jeunes Vallée à s'embarquer.
La traversée de l'Atlantique
Notre hypothèse
de recherche est que les frères Vallée se sont embarqués
à Dieppe pour la Nouvelle-France à l'été 1657
sur un des bateaux commandés par le capitaine Poullet et affrétés
par les marchands de Rouen, le Saint-Sébastien, et ce, en compagnie
de Charles Lefrançois de Muchedent, village situé à quelques
kilomètres de Saint-Saëns.
Un employeur de la Nouvelle-France
les a probablement engagés pour une période de trois ans à
la suite de la signature d'un contrat notarié qu'il serait intéressant
de retrouver. L'employeur a dû payer pour leur passage et avancer une
certaine partie du salaire, estimé à 75 livres par an.
Pierre Vallée et son histoire en Amérique
C'est le 16 novembre
1664, devant le notaire Paul Vachon, que Pierre Vallée dit Lavallée
a conclu un contrat de mariage en présence de Thérèse
Leblanc, sa future épouse, de Léonard Leblanc, son futur beau-père,
de Marie Riton, sa future belle-mère, de Jean Vallée, son frère,
de Robert Giffard, seigneur de Beauport, et Marie Renouard, son épouse,
de Marie Giffard, femme de Jean Juchereau, de René Chevalier et Jeanne Langlois
sa femme, de Nicolas Juchereau de Saint Denis, de Noël Langlois, de Paul et Jean
De Rainville, et de Pierre Marcou.
Signature de Pierre Vallée
dit Lavallée, maître chirurgien
tirée du contrat de mariage de
son frère Jean
Pierre a célébré son mariage avec Thérèse Leblanc à Beauport le 12 janvier
1665. L'acte de mariage nous est rapporté dans le registre de la paroisse
de Notre-Dame de Québec.
Pierre Vallée
et Thérèse Leblanc ont eu dix enfants pendant leurs 21 ans de
vie commune. Les prénoms de ces derniers sont : Thérèse,
Marie, Suzanne, Marguerite, Pierre-Vincent, Michel, Louis-Charles, Nicolas-Marie,
Marthe et Charlotte. Voici quelques lignes sur chacun d'eux.
- Thérèse Vallée est née vers 1667 et est décédée
à Beauport le 29 octobre 1722 à l'âge de 55 ans. L'inhumation
a eu lieu le lendemain, soit le 30. Thérèse ne semble pas s'être
mariée et a laissé peu d'informations sur sa vie.
- Marie
Vallée est née vers 1668. Son contrat de mariage a été signé chez le notaire Paul Vachon le 9 février 1687. Marie
a épousé Jean-François Parent, fils de Pierre Parent
et de Jeanne Badeau, à Beauport le lendemain, soit le 10 février
1687, en présence de Joseph Rancourt, Paul Vachon et Jean Badeau.
Elle est décédée et a été inhumée
à Beauport le 11 décembre 1720. Marie Vallée a eu 11
enfants de son union.
- Suzanne
Vallée est née le 12 et a été baptisée,
selon le registre de la paroisse Notre-Dame de Québec, à la
chapelle de Beauport par un missionnaire de la Compagnie de Jésus
le 16 mars 1670. Elle a eu comme parrain et marraine Noël Langlois et
Suzanne Benet, femme de Jean Gibault, et a épousé René
Beaudin, fils de Charles Beaudin et Jeanne Moinet, à Beauport le 10
février 1687. Suzanne s'est donc mariée le même jour
que sa sœur Marie, en présence de René Rémy, Paul Vachon,
Noël Langlois et Léonard Leblanc. Le contrat de mariage avait
été signé chez le notaire Paul Vachon le 5 janvier de
la même année, plus d'un mois auparavant. Après une vie
de labeur à Québec puis en Gaspésie et enfin à
Laprairie, Suzanne est décédée à ce dernier endroit
le 8 décembre 1729 et a été inhumée le 9. Suzanne Vallée et René Beaudin ont eu six enfants de leur union.
- Marguerite
Vallée, née le 17 février 1672, a été
baptisée, selon le registre de la paroisse Notre-Dame de Québec,
à la chapelle de Beauport le 21 du même mois. Elle y est déclaré
filleule de Noël LeBlanc et de Marguerite Langlois, femme de Paul
Vachon.
Elle a épousé Jean-Baptiste DeRainville, fils de Jean DeRainville
et de Suzanne Badeau, le 30 janvier 1690 à Beauport en présence
de Léonard Leblanc, son grand-père, Pierre Marcou, Toussaint
Giroux et René Beaudin. Le contrat de mariage a été
passé le 20 du même mois chez le notaire Gilles Rageot. Marguerite
Vallée est décédée à Beauport le 31 octobre
1749 et elle a été inhumée le premier novembre à
l'âge de 77 ans. Marguerite a eu six enfants de son union.
- Pierre-Vincent Vallée, est né le 29 septembre 1674 et a été baptisé
le 3 octobre de la même année à Beauport. Il a été
le filleul de Vincent Brunet et d'Élisabeth de la Guéripière.
Il a épousé en premières noces Marie-Madeleine Vachon,
fille de Paul Vachon, notaire royal, et de Marguerite Langlois le 23 novembre
1699 à Beauport. Évidemment, il y a eu contrat de mariage devant
le notaire Jean-Robert Duprac le 25 octobre de la même année
en présence de ses père et mère et de ses frères
Michel et Nicolas. Pierre-Vincent y est d'ailleurs déclaré
maître charpentier. Deux enfants sont nés de cette union entre
Pierre et Marie Madeleine. Cette dernière est décédée
de la petite vérole, semble-t-il, le 17 février 1703 et a été
inhumée à Beauport le 18, deux jours avant le décès
de sa propre fille du même prénom. Pierre-Vincent s'est ensuite
remarié à Marie-Madeleine Courault De Lacoste, originaire de
Lachine et fille de Cybard Courault, écuyer, et de Françoise
Goupil, le 21 juillet 1704, à Beauport. Marie-Madeleine était
fille adoptive de Mathieu Lagrange et Marie-Gabrielle Danneville et veuve
de René Parent selon le contrat de mariage signé devant le notaire
Jean-Robert Duprac le 13 juillet précédent. Sont présents
au mariage : Mathieu LaGrange, Jean Parent, Jean De Rainville et Michel
Vallée, frère de l'époux. De ce deuxième mariage
sont issus neuf enfants. Pierre-Vincent est déclaré capitaine
de milice au mariage d'un fils du second lit, Ange-Étienne, en 1735.
Au recensement de l'automne 1744, il est installé rue Saint-Jean à
Québec. Puis il est décédé le 10 et inhumé
le 11 novembre 1751 à Québec.
- Michel
Vallée, deuxième fils de Pierre, né vers 1676 (âgé
de 5 ans au recensement de 1681), a épousé Geneviève Baugis, fille de
Jean Baugis et de Thérèse Parent, à Beauport le 3 février 1712. Sont
présents au mariage : Jean Baugis, père de l'épouse, Charles
Vallée, Jacques
Avisse et Jean Miville, architecte de Québec. Le contrat de mariage
a été signé le jour précédent, soit le
2 février, devant le notaire Jean-Robert Duprac. Décédé le 30 septembre
1752, il a été inhumé le 1er
octobre à Beauport après avoir eu plus d'une douzaine d'enfants
dont trois sont morts tragiquement.
- Louis-Charles
Vallée, troisième fils de Pierre, né vers 1678 (âgé de 3 ans selon le recensement de 1681), a épousé Geneviève
Marcou, fille de Pierre Marcou et de Marthe De Rainville, à Beauport
le 12 septembre 1707. Sont présents au mariage : Noël Maillou,
Jean De Rainville, André Marcou et Jean Gagnier. Le contrat de mariage
a été signé devant le notaire Jean-Robert Duprac le
jour précédent, soit le 11 septembre 1707. Louis-Charles est
décédé à Beauport le 21 février 1753 et
a été inhumé le lendemain au cimetière de la
paroisse. De son union avec Geneviève Marcou, Louis-Charles Vallée
a eu 11 enfants à Beauport.
- Nicolas-Marie
Vallée, quatrième fils de Pierre, est né et a été
baptisé le 28 avril 1681 à Beauport, ses parrain et marraine
étant Nicolas Juchereau de Saint Denis et Marie-Madeleine Marsolet,
femme de François Guyon. Il a épousé en premières
noces, Marie-Louise Lefebvre, fille de Jean Lefebvre dit Chartrand et de Marie
Creste, à Beauport le 22 novembre 1712. Sont présents à
ce mariage : Jean Lefebvre, père de l'épouse, Pierre
Jourdain, Charles et Jean-Marie Delinot et plusieurs autres amis. Le contrat
de mariage a été signé chez le notaire LaCetière
le 2 novembre 1712. Marie-Louise Lefebvre est toutefois décédée
le 10 décembre 1730, six jours après avoir mis au monde un
dernier fils du nom d'André. Plusieurs années plus tard,
Nicolas Vallée a épousé en secondes noces Marie-Anne
Benoit dit Abel, veuve de Jean Sylvestre et fille de Pierre Benoit et de
Marie Dionne, le 23 juillet 1736 à Québec, en présence
de son frère Pierre Vallée, Jean Spénard, Ignace Constantineau
et Pierre Grandjean. Le contrat de mariage a été signé
chez le notaire Barbel le jour précédent, soit 22 juillet 1736.
Nicolas Vallée est décédé le 1er août 1766 à Beauport
et a été inhumé le 2. Douze enfants sont issus de son
union avec Marie-Louise Lefebvre.
- Marthe
Vallée, née le 24 et baptisée le 25 avril 1683 à
Beauport. Elle est la filleule de Pierre Morel et de Marthe De Rainville,
épouse de Pierre Marcou. Elle a épousé Charles Miville
dit Deschênes, fils de Jacques Miville et de Catherine De Baillon,
à l'église Notre-Dame-de-Liesse de Rivière-Ouelle le
28 août 1702. Elle est décédée dans la paroisse
Sainte-Anne-de-La-Pocatière le 21 mars 1748. Marthe Vallée
a donné naissance à 11 ou 12 enfants.
- Charlotte
Vallée, dernière fille de Pierre, est née le 20 et a
été baptisée le lendemain, soit le 21 septembre 1685
à Beauport. Elle a pour parrain Jean Provost et pour marraine
Marie Lefebvre. Elle a épousé Pierre Chauveau, fils de Pierre
et de Péronne ............ Chauveau, à Beauport le 22 août
1707. Pierre Chauveau était tonnelier, navigateur et capitaine de
milice. Sont présents au mariage : Pierre, Nicolas et Michel
Vallée, frères de l'épouse, et Jean Parent, son beau-frère.
Évidemment, un contrat de mariage avait été signé devant le notaire
LaCetière le jour précédent, soit le
21 août. Charlotte Vallée est décédée à
Québec le 18 septembre 1756 et a été inhumée le
19, après avoir mis au monde une douzaine d'enfants.
Pierre Vallée
dit Lavallée et Thérèse Leblanc ont eu plus de 90 (94)
petits-enfants. Cette branche Vallée s'est développée
près de Beauport, mais également en Gaspésie et en Beauce,
sans parler des États-Unis où les plus connus de la lignée
furent François Vallée dit Lavallée, commandant du Fort
Sainte-Geneviève aux Illinois au XVIIIe siècle et Rudy Vallée,
chanteur et homme-orchestre de la première moitié du XXe siècle. Au Québec,
il nous faut également mentionner le photographe Louis-Prudent Vallée,
réputé pour ses vues stéréoscopiques de la ville
de Québec.
Jean Vallée et son histoire en Amérique
Le 22 mars 1664,
l'ancêtre Jean Vallée a obtenu par contrat, devant le notaire et maçon
Paul Vachon, une concession de M. Charles de Lauzon sur l'île
d'Orléans. Il s'agit d'une terre de deux arpents et demi située
entre les terres de Jean Guy et Joachim Martin dans le fief Lirec,
détaché en
1656 de la Seigneurie de l'Île d'Orléans. Le voisinage de Joachim
Martin et plus particulièrement celui de Marie, sa sœur, arrivée
depuis peu, allait orienter la destinée de notre ancêtre et
la nôtre par le fait même.
Selon le contrat et
l'acte de mariage du couple, l'épouse de l'ancêtre Jean Vallée,
Marie Martin, est originaire de la paroisse Notre-Dame-de-Cougnes, ville,
arrondissement et évêché de La Rochelle, en Aunis. En
fait, elle a été baptisée le 9 janvier 1649 à l'église Sainte-Marguerite de La Rochelle selon le livre Un Martin
en Amérique, Joachim Martin, né à Aytré, 1636-1690
de Marcel Martin, publié aux éditions du Septentrion en 1997.
Mentionnons également que Marie Martin n'a jamais utilisé ou porté le
surnom d'Amelin comme certains l'affirment. Elle n'est pas non plus fille du Roy quoiqu'on en dise.
Le contrat de mariage
de Jean Vallée, âgé de 26 ans, et de Marie, âgée
de 16 ans, a été passé devant le notaire seigneurial
Paul Vachon le 7 janvier 1666 et le mariage a été célébré près d'un mois après la signature du contrat de mariage, soit
le jeudi 4 février 1666. Jean Vallée se marie dans la paroisse
de La Visitation-de-Notre-Dame à Château-Richer, selon la transcription
faite en 1926 par Amédée Gosselin, prêtre et archiviste
du Séminaire de Québec, chargé de la garde des originaux
très mal en point.
Signature de Jean Vallée à
son contrat de mariage
Du mariage de Jean Vallée
et de Marie Martin sont nés à l'île d'Orléans trois
enfants : Marie-Madeleine, Charles et Élisabeth.
- Marie-Madeleine Vallée est née le samedi 21 juillet 1668 et a été baptisée le 23 dans la paroisse Sainte-Famille de l'île d'Orléans.
Sa marraine était Anne Martin, épouse de Jacques Raté.
Pour ce qui est du parrain, son nom est illisible. Le 13 décembre
1684 à Québec, Marie-Madeleine signe devant le notaire Genaple
de Bellefonds son contrat de mariage avec Philippe Létourneau, veuf
de Marie-Madeleine Simon, et fils de David Létourneau et de Jeanne
Baril. Marie-Madeleine Vallée était âgée
de 16 ans et habitait alors avec sa mère près de l'Hôtel-Dieu
à Québec. Le jeune couple s'est marié le lundi 12 février
1685 en la paroisse de Notre-Dame de Québec, en présence de
Pierre Vallée, oncle paternel de Marie-Madeleine, Henri DeLaunay,
charron, Robert Pépin, couvreur d'ardoises, Louis Mercier et Louis
Mignault. Marie-Madeleine a eu deux enfants de son union avec Philippe.
- Charles
Vallée est né le vendredi 7 février 1670 et a été baptisé le 13 dans la paroisse Sainte-Famille également. Son
parrain était Charles Lefrançois et sa marraine, Anne Petit,
seconde épouse de Joachim Martin son oncle. Ce Charles LeFrançois
était originaire de Muchedent, localité située à
quelques kilomètres de Saint-Saëns, patrie de Jean Vallée. À quelques jours de ses 24 ans, Charles Vallée a épousé
à Sainte-Anne-de-la-Pérade Marie-Ursule Gendras, fille de Pierre-Jean
Gendras et de Marie Charpentier. Le contrat de mariage a été
signé devant le notaire royal François Trottain dit Saint-Seürin
de Batiscan le 24 janvier 1694. Edmond de Suève, seigneur, est
présent. Puis Nicolas Deleuse, prêtre natif de Toul en France,
a béni leur mariage le mercredi 3 février 1694 à la
chapelle Saint-Nicolas près du manoir seigneurial à Sainte-Anne-de-la-Pérade.
Selon l'acte d'inhumation du 25 octobre 1742, Charles Vallée est décédé
subitement la journée précédente, soit le 24, sans avoir
reçu les derniers sacrements, et il a été inhumé
au cimetière de Sainte-Anne-de-la-Pérade en présence
de la majeure partie des habitants de la paroisse. Charles avait un peu plus
de 72 ans. Il laissait 13 enfants et une longue liste de petits-enfants.
À ce titre, Charles a été le bâtisseur en Nouvelle-France
d'une des lignées de Vallée.
- Élisabeth
Vallée est née le dimanche 27 mars 1672 et a été baptisée le 4 avril
toujours dans la paroisse Sainte-Famille de l'île
d'Orléans. Son parrain était Jean Gaudreau et sa marraine,
Élisabeth Gaudreau. Élisabeth s'est mariée le jeudi
22 mai 1692 dans la paroisse de Notre-Dame de Québec avec le sergent
de troupe Jean-Joseph Belon, fils de Jean-Joseph, sieur du Portail et
de
Catherine LeGuié de Saint-Solenne de Blois, évêché de Chartres.
Jean-Joseph faisait partie de la companie de Valleraine. Élisabeth
et Jean-Joseph se sont mariés en présence de Jean-Étienne
Dubreuil, Jean Gauthier, Jean Thyerri, Pierre Latintenne et de dame
Anne
Gasnier dit Bourdon. Élisabeth a eu deux enfants de son union avec
Jean-Joseph Belon.
L'ancêtre Jean
Vallée est décédé entre le 28 janvier 1673 et
le 22 juin 1673 et a été enterré à l'île
d'Orléans. L'inventaire des biens du défunt qui doit être
fait, en principe, dans les trois mois suivant le décès, nous
aide à situer plus précisément ce triste événement.
L'inventaire a été fait par le notaire Paul Vachon en présence
de Joachim Martin, le 22 juin 1673. Jean Vallée,
d'un naturel plus réservé que son frère Pierre, a laissé
peu de traces en Nouvelle-France. Sa descendance s'est installée principalement
à Sainte-Anne-de-la-Pérade mais également à Baie-du-Febvre
puis dans les Cantons de l'Est et dans l'État du Massachusetts. Les plus réputés
de cette branche des Vallée furent certainement les patriotes Joseph
Vallée, époux de Thérèse Rodney, et son fils,
Guillaume-Jacques-Léon Vallée,
époux de Henriette Courcelles dit Chevalier, inculpés de haute
trahison en 1838 à Montréal.
Plaque commémorative à Saint-Saëns
Une commission d'étude
a proposé un plan d'ensemble pour valoriser les sites historiques du
bourg de Saint-Saëns. Dans ce cadre, une plaque commémorant les
baptêmes des ancêtres Vallée a été commandée
et livrée. Elle a été fixée au mur intérieur
de l'église, près des fonts baptismaux, par l'Association du
XIIIe centenaire
de Saint-Saëns.
L'inauguration de
cette plaque commémorative s'est faite samedi 29 juillet 2000 à 11 h 30
au son des cloches de l'église en présence du Député-maire de
Saint-Saëns, Monsieur Alain Le Vern, également président du conseil
régional de Haute-Normandie, de Monsieur le Curé de Saint-Saëns, de
Monsieur Claude Fournier, président de l'Association du XIIIe centenaire
et de son épouse, des parents, amis, et notables de Saint-Saëns,
de la famille Léo Vallée de l'île de Vancouver (côte
du Pacifique au Canada) et de moi-même de Montréal. Soulignons
également la présence de Monsieur le maire Marcel Horcholle
du village de Muchedent, de l'artiste-peintre Bernard Pruvost de la localité
de Critot et d'un petit canadien né à Longueuil (en face de Montréal) et résidant
de Saint-Saëns depuis peu. Voici quelques photographies de cet événement
historique et du village actuel.
De la lecture
Vous trouverez copies
de mes notes de recherche sur les ancêtres Vallée aux endroits
suivants :
Société généalogique canadienne-française (coin Davidson et Sherbrooke,
Montréal)
Société de
généalogie de la Mauricie et des Bois-Francs (Trois-Rivières)
Société de
généalogie de Québec (Ste-Foy)
Bibliothèque et
Archives nationales du Québec (BAnQ) à Montréal (535, avenue
Viger est)
Syndicat d'initiative de
la ville de Saint-Saëns
Une traduction
Traduction en langue anglaise des Ancêtres Pierre et Jean Vallée
English version
Autres photographies de la ville de Saint-Saëns sur le site de la mairie
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Maurice Vallée
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Page créée
le 17 juillet 1998 et mise à jour le 26 juillet 2023
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