Grandeurs et misères

Le xxe siècle

Au début du nouveau siècle, en janvier tout juste, une société en commandite se met sur pied. Son mandat : ouvrir un commerce coopératif. Son bureau de direction est composé de Ludger Houle président, Michel Boisvert vice-président, Amédée Despault, Désiré Blanchard, Stanislas Clair, Athanase Janelle, Frédéric Caya, Onésime Houle directeurs et Edmond Houle comme secrétaire. Ce commerce portera le nom de son gérant fondateur, Jean-Baptiste-Arthur Beauchemin. Le chiffre d'affaires pour la première année sera de 14 248 $.

Magasin Beauchemin

Magasin J.B.A. Beauchemin
Courtoisie de M. Simon Beauregard

Tout indique que l'activité de Saint-Germain est maintenant centrée sur la production agricole. Les jeunes y travaillent activement et les aînés vivent au centre du village près de l'église et du magasin général. Toutefois la ville attire les jeunes avec ses emplois dans les secteurs industriel et manufacturier. En effet Drummondville prend son essor avec le début du XXe siècle.

C'est dans ce contexte que naît, le 24 mai 1902, Marie-Rose Ferron, celle qui allait devenir une mystique stigmatisée dans l'État du Massachusetts. La famille de Jean-Baptiste Ferron et de Délima Mathieu, parents de la petite Rose, était alors établie sur le chemin de Yamaska à l'intersection de l'actuelle route Ferron.

Marie-Rose Ferron

Marie-Rose Ferron, mystique

Le 2 mars 1904, une tornade détruit le clocher de la première église et endommage le presbytère. Le curé Milot en informe Monseigneur Bruneault par lettre le 10 mars. Et dans Le Progrès de l'Est publié à Sherbrooke le 8 mars 1904, en page 3, on peut lire l'article suivant :

ST-GERMAIN DE GRANTHAM
- Les paroissiens de St-Germain se souviendront longtemps de la dernière bourasque de vent qui est passée au-dessus de cette paroisse dans le cours de la semaine dernière. Le vent qui, jeudi dernier, filait avec une vitesse vertigineuse, a laissé ici des traces de son passage. Le clocher de l'église n'a pu résister aux violentes attaques de cet élément si puissant : ébranlé sur sa base par les rafales répétées, le vieux clocher céda à la fin et alla choir sur le sol tout à côté du presbytère; il entraîna dans sa chute les trois magnifiques cloches qui par leur joyeux carillon mettaient la joie au cœur de chaque paroissien. Par un hasard providenciel il ne se trouvait personne en ce moment près de l'église, et nous n'avons pas d'accidents à déplorer. Les pertes matérielles s'élèvent à près de deux mille piastres. Une seule cloche a été brisée; les deux autres sont en bon état et seront temporairement installées sur des trétaux.
En assemblée publique le 26 mai de la même année, la Fabrique approuve une plan de rénovations incluant deux tours pour des clochers, agrandissement, perron et orgue. Monseigneur Bruneault donne son accord par lettre le 4 juin. Les travaux sont menés rondement et terminés à l'été 1906.


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Église de Saint-Germain-de-Grantham dans toute sa splendeur
telle qu'on pouvait la voir après l'agrandissement de 1906

Les rationalisations financières s'opèrent et les ressources naturelles s'épuisent. Au début de ce nouveau siècle, le chemin de fer reliant Drummondville à Sorel sera démantibulé pour faire place, beaucoup plus tard, à l'actuelle rue Saint-Pierre. Sur la révision du plan de l'ingénieur Goad en novembre 1906, il est noté que les rails ont été enlevés. S'ajoutent cependant sur cette révision, le pensionnat et l'externat des Soeurs de l'Assomption, l'Hôtel Central, le moulin à carder Watkins, une boutique de voiturier, une boutique de harnais, une boutique de ferblantier, une pharmacie, un entrepôt et plusieurs maisons. Et détail intéressant, sur cette dernière révision de Goad, il est mentionné que Saint-Germain possède maintenant une pompe à feu manuelle.

Pour connaître toute l'histoire de Saint-Germain-de-Grantham, il faut lire :

L'abbé Elzéar Bonin, natif de Saint-Germain, a rédigé un manuscrit intitulé Souvenirs et légendes de ma paroisse portant sur les activités des habitants de Saint-Germain dans les premières années du siècle dernier. Tous et chacun sont passés en revue : le forgeron Courtois, le cordonnier Sarrazin, le docteur Larue, la mère Tousin, le boulanger Fafard, le menuisier-charpentier Bonin, etc. Certains événements y sont notés comme la venue des « gypsies » ou encore du cirque de Louis Cyr. Quelques pages sont consacrées aux « jeteux » de sorts, diables et loups-garous. Le manuscrit se trouve en entier sur le site de Monsieur Gérard Bonin. Une copie est également disponible à la bibliothèque de Saint-Germain.

Sur l'histoire récente de Saint-Germain, il faut lire St. Germain de Grantham. 125ième publié par Les Éditions de la Société nationale du Centre du Québec à Drummondville en 1982. Vous y trouverez l'histoire des gens, de la pratique religieuse, des moyens de transport, des métiers, des manufactures et coopératives sans oublier l'histoire d'une fameuse maison hantée, celle de la famille Grandmont. Des copies de ce livre sont en vente au Bureau de la Fabrique, 299, rue Notre-Dame, St-Germain, QC, J0C 1K0. Téléphone : (819) 395-4429. Télécopieur : (819) 395-2308.

À l'occasion du 150e anniversaire de la fondation de Saint-Germain, le 9 septembre 2006, un nouveau livre paraît intitulé Saint-Germain-de-Grantham, 1815-2006. L'ouvrage porte sur les vétérans de la Guerre de 1812, premiers concessionnaires de l'endroit, sur la fondation du village et sur le recensement de 1861. Puis le 16 octobre 2007, s'ajoute Chronique d'un demi-siècle, Saint-Germain-de-Gratham, 1926-1975. Ce livre, à la fois outil de recherche et chronique vivante, a été tiré des événements relatés dans l'hebdomadaire La Parole de Drummondville. Et finalement, le 11 décembre 2013, est lancé Maison ancestrales et ... Moments de vie de chez nous à Saint-Germain-de-Grantham.
 

Maurice Vallée




Page créée le 22 novembre 2004 et mise à jour le 17 octobre 2018
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