L'âge d'or

La première église de pierres

Et les pétitions recommencent en 1856. Une lettre est envoyé à l'évêque le 17 septembre pour avoir un prêtre cette fois. Toutefois il faudra attendre 1859 pour voir arriver un premier curé. Il s'agit de l'abbé Charles-Flavien Baillargeon qui sera en fonction du 30 septembre 1859 au 4 octobre 1864. Historien à ses heures, il signe quelques articles dans les journaux de l'époque sous le nom de plume Ignotus.

En 1864, s'amorce également la construction de la première église de Saint-Germain. Elle est en pierre et de grande dimension (124 pieds par 56 ou 37,79 mètres par 17). La bénédiction a lieu le 14 décembre 1865 en présence de plusieurs notables. L'église sera terminée sous la direction du curé Joseph Tessier lequel sera en poste jusqu'en 1891.


Première église de Saint-Germain 

Le boum économique

Les maires se succèdent au conseil municipal : Félix Pinard en 1866, Bruno Forcier en 1872, le tout jeune Louis-Adolphe Bernard en 1873.

Le recensement de 1871 confirme nettement l'avance démographique de Saint-Germain sur le hameau de Drummondville.

La Compagnie de Chemin à Lisses des comtés de Richelieu, Drummond et Arthabaska (RD&AC) s'amène à Saint-Germain. Il s'agit du chemin de fer qui va relier L'Avenir, Drummondville, Yamaska et Sorel. Les rails sont de bois d'érable, d'une longueur de 14 pieds (4,2 m), d'une hauteur de 7 pouces (17,7 cm) et d'une largeur de 4 pouces (10,1 cm). Les traverses sont de pruche, cèdre ou d'épinette, installées à tous les 15 pouces (38,1 cm). La locomotive est à vapeur et consomme des tonnes de bois et d'eau. La vitesse de pointe est de 35 miles à l'heure. L'entrepreneur se nomme Louis-Adélard Senécal et l'inauguration se fait en grandes pompes le 24 juin 1872. Saint-Germain accueille avec enthousiasme les 400 passagers de la première excursion nationale en route pour Drummondville. Ce chemin de fer de colonisation pousse en avant l'économie du jeune village. Voici quelques lignes tirées du journal La Minerve du 26 juin 1872 :

   St. Germain de Grantham. -- De-
puis que la ligne du chemin à lisses est en
opération, cette localité est en voie de prospé-
rité.  Depuis le printemps, dix nouvelles ré-
sidences ont été construites dans le village, et,
de plus, M. Watkins a fait une entreprise qui,
nous l'espérons, le dédommagera des sacrifi-
ces qu'il s'impose en bâtissant une scierie et
un moulin à farine, qu'il mettra en opération,
nous apprend-on, sous peu.  Nos félicitations
à nos amis.
William Watkins a donc construit ses moulins au centre du village vers la fin de 1872. Le bois scié est le produit en demande et avec le chemin à lisses, le port de Sorel est maintenant accessible. Du côté des habitants, c'est le progrès. D'une part, ils peuvent maintenant vendre les arbres qu'ils coupent en défrichant leurs terres et d'autre part, ils peuvent faire moudre leurs grains. Toutefois, d'après la légende, il semble que l'arrivée du protestant Watkins au village ne fit pas le bonheur du bon curé Tessier.

Décembre 1872, la RD&AC disparaît en fusionnant avec la Compagnie de chemin de fer du Sud-Est (South Eastern Railway) et les rails de bois sont remplacés par des rails de fer avant la fin de 1875. Autant d'action et de travail dans le village.

Selon Eric Jonasson dans Canadian Veterans of the War of 1812 , des vétérans de la guerre de 1812, les anciens miliciens Antoine Fleury (89 ans, anciennement du 4e Bataillon) et Antoine Raiche (84 ans, anciennement du 5e Bataillon), reçurent, en 1875, 20 $ en récompense de leurs bons et loyaux services pendant la dernière guerre.

Le recensement de 1881 est fait par Gédéon Manseau, médecin du village. On remarque que de nombreuses familles ont quitté pour les États-Unis.

En 1881, c'est l'élection du maire Pierre Martel. Et retour en 1882 du maire Louis-Adolphe Bernard. Après un mandat de cinq ans, il est à son tour remplacé par John Courchesne en 1887 et Désiré Blanchard en 1888.

Dès les premiers mois de 1885, un maçon réputé débute la taille de la pierre du grand presbytère. La facture est de 9 000 $ selon le notaire Saint-Amant mais selon une « Lettre à l'éditeur » de Philippe Leblanc du 5 juin 1965 publiée dans l'hebdomadaire La Parole, la facture se monta à plus de 25 000 $. La différence fut payée par nul autre que le curé Joseph Tessier.

À la fin du siècle, Saint-Germain est desservi par un autre chemin de fer, reliant cette fois Saint-Hyacinthe à Drummondville. Il s'agit de celui de la Compagnie de chemin de fer du comté de Drummond construit vers 1889 un peu à l'extérieur du village. Des milliers de tonnes de bois, des tonnes de fer et quelques passagers transitent chaque jour dans le canton. Puis la Compagnie de chemin de fer du comté de Drummond sera vendue en 1899 à l'Intercolonial Railway.

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Carte ferroviaire
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Réseau ferroviaire au sud de Drummondville
à la fin du XIXe siècle

Le 28 août 1890, tout le village fête ses anciens le jour du centième anniversaire de naissance de Marie-Rose Proulx, veuve de Michel Robidoux. Une photographie historique est prise sur les marches du perron de l'église en compagnie du curé Joseph Tessier. Parmi ces anciens, tous âgés de plus de 70 ans, figuraient en plus de Marie-Rose Proulx, Marie-Louise Desrosiers veuve de Modeste Lauzon, Marie Rouleau veuve de Denis Gagnon, Marguerite Niquette veuve de Charles Lemaire, Angélique Boisvert veuve de Michel Pinard, Marguerite Caya veuve d'Alexandre Lespérance, Amélie Leclair veuve de Charles Saint-Martin, Henriette Théroux veuve de Joseph Auclair, Cécile Antaya veuve d'Étienne Bénard, Marie-Anne Cantara veuve de Joseph Bélanger, Sophie Duff veuve de Léon Leclair, Adélaïde Beauregard veuve de François-Xavier Bienvenu, Julie Dandonneau épouse de Régis Lafond, David Labbé et son épouse Josephte Bourbeau, Germain Sylvestre et son épouse Tharsile Rinfret, Michel Boisvert et son épouse Marguerite Saint-Pierre, Moïse Lafond et son épouse Marceline Bourbeau, Michel Arpin et son épouse Éléonore Larochelle, Pierre Lavallée et son épouse Marie Larochelle, Louis Ferland et son épouse Françoise Blais, James Heney, Jean-Baptiste Janelle, Maxime Simard, Thimothée Pinard, Hubert Pinard, Jean-Baptiste Cotnoir et, finalement Damase Demers.

Au plan de la gestion des affaires municipales, en 1890, Hilaire Proulx vient remplacer Désiré Blanchard au poste de maire. Il est remplacé à son tour par Michel Boisvert en 1891, puis par Léon-Narcisse Cotnoir en 1895 et enfin par Albert Bellemare en 1897.

Sur le plan religieux, des changements s'opèrent avec la nomination le 24 août 1891 du nouveau curé de Saint-Germain, l'abbé Pierre-Amable Lebrun. Il arrive du village de Saint-Célestin et il occupera ce nouveau poste jusqu'en 1900.

Selon le plan de Saint-Germain-de-Grantham de septembre 1897 de Charles E. Goad, ingénieur civil de la compagnie d'assurance britannique Mutual Fire, le village est habité par 600 personnes et possède une église de pierre, un presbytère, une école, le moulin à scie Watkins, le moulin à farine et à planer Watkins, une tannerie, le moulin à planer (planing mill) de Fabien Landry, deux boulangeries, deux boutiques de voiturier, une manufacture de beurre et de fromage, l'hôtel Bastien, l'hôtel du Canadian Pacific Railway, la gare et le chemin de fer du Canadian Pacific Railway.

 

Les cinquante premières années de la paroisse Saint-Germain

Le nombre de mariages progresse chaque année depuis l’ouverture de la paroisse pour atteindre le chiffre de 30 mariages en 1903. Il y a toutefois des diminutions comme en 1877, pour une raison qu’on ne peut expliquer. Le total des mariages catholiques, pour la première tranche de 50 ans de la paroisse catholique de Saint-Germain est de 850 mariages, pour une moyenne de 17 mariages par année. À noter que le tableau 2 paru dans Saint-Germain-de-Grantham, 1815-2006, page 80, est en erreur étant donné qu'il s'agit du graphique du tableau 3.

Maurice Vallée


4) Grandeurs et misères

Page créée le 27 septembre 1998 et mise à jour le 28 septembre 2016
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